Depuis le régime de Mobutu jusqu'à celui de Joseph Kabila, en passant
par ceux du Mzee Laurent Désiré Kabila et du 1+4, une vive controverse
était pendante autour de la vente ou non des eaux du fleuve Congo à
certains pays du Sahel, de l'Afrique du Nord et même du Moyen-Orient.
Les décideurs politiques ainsi que les experts congolais étaient
radicalement divisés sur les dividendes financiers mais aussi les
conséquences négatives d'un tel projet. Le tenants des divers projets
successifs présentait le fleuve Congo comme un "monstre tranquille",
régulièrement alimenté par une forte pluviométrie assise sur
l'alternance des saisons entre l'Est et l'Ouest, ainsi que par une
multitude d'affluents. En d’autres mots, quels que soient les
aménagement effectués, aucun risque de perturbation de son débit
n'était à craindre. Des propositions étaient même avancées pour situer
ces points de captage tantôt entre Mbandaka et Kisangani, ou encore
entre Mbandaka et Kinshasa. Pour d'aucuns, les eaux douces du fleuve
Congo étaient perçues comme la « manne » du ciel appelée à rapporter
chaque année au pays des millions, sinon des milliards de dollars
américains, au même titre que l'or, le diamant, le cuivre, le cobalt, le
pétrole, etc.
À la suite des études scientifiques diverses produites par des
professeurs d'universités, toutes spécialités confondues – économistes,
juristes, politologues, géographes, démographes – et des experts en
environnement, il a été démontré que tout captage des eaux du fleuve
pour desservir un État voisin ou lointain comportait un risque important
de perturber son débit et, surtout, d'hypothéquer l'avenir du barrage
hydroélectrique d'Inga. C’est d’ailleurs manifestement l’argument qui a
fait choc : l’évocation d’éventuelles incidences sur le barrage d’Inga ;
les ardeurs des ténors du transfert se sont amoindries.
Kimp, Le Phare (Kinshasa) – AllAfrica 26-08-2011